Pour commencer, un collectif budgétaire...
Pour compenser les intérêts du « grand emprunt » de 35 milliards d’euros, les dépenses courantes de l’État devront être réduites de 2% en 2010.
Le ministère du Budget a donc annulé 500 millions d’euros de crédits ministériels pour 2010.
Matignon et Bercy ont tranché pour une taxation proportionnelle : le budget de dépenses courantes (hors salaires) de chaque ministère a été rogné de plus ou moins 2% (via des annulations de crédits) par rapport à la loi de finances 2010 qui a été votée en décembre dernier.
Le collectif 2010 présenté la semaine dernière chiffre les montants des ponctions par ministère :
- la mission « Recherche et enseignement supérieur » va devoir faire un effort de plus de 125 millions sur ses dépenses du quotidien,
- celle portant sur l’« Écologie, développement et aménagement durable » de plus de 113 millions,
- la mission « Défense » 56,5 millions d’économies,
- « Sécurité » 28,5 millions,
- ou encore la mission « Justice » 25,4 millions, etc.
Quelques programmes seront sanctuarisés, comme l’« Aide au développement » (déjà à un niveau très bas), l’« Emploi », l’« Outre-Mer » ou la « Relance de l’économie ».
Il est déjà annoncé que ces ponctions seront encore plus lourdes en 2011 : la charge de la dette s’élèverait en effet à bien plus de 600 millions en 2011.
D’après Le Figaro
La réduction des moyens pour l’éducation s’inscrit dans une logique de longue durée
Le ministère vient de publier une Note d’information sur le coût de l’éducation qui révèle 10 années successives de baisse de la dépense intérieure d’éducation.
Depuis 1997, la part de la dépense intérieure d’éducation (DIE) dans le PIB n’a cessé de chuter, passant de 7,6% du PIB en 1997 à 6,6% en 2008. On a ainsi fait un bond de 20 ans en arrière, rejoignant le niveau de 1990.
Cette régression cache de profondes inégalités, d’abord dans la répartition entre niveaux éducatifs :
– l’enseignement primaire après une chute brutale dans les années 1980 a remonté, nous dit la Note d’information de la Depp, au niveau de 1980 : il représente 29,2% des la DIE,
– l’enseignement supérieur a fortement augmenté passant de 15% à 19% de la DIE,
– par suite c’est le secondaire qui a diminué de 45 à 42% de la DIE.
Si l’augmentation du supérieur était justifiée par le faible coût de la scolarité en université (9 400 euros en 2008), il faut bien dire que l’écart entre université et filières prestigieuses (CPGE ou grandes écoles) ne diminue pas. Un étudiant en CPGE coûte toujours 50% de plus qu’un étudiant en université.au niveau de 1990 !
Source : d’après le Café pédagogique et la Note de la DEPP