Protection des sources des journalistes : la dernière chance pour la France

jeudi 17 décembre 2009


Ci-dessous communiqué du Syndicat National des Journalistes (SNJ), membre de Solidaires

Communiqué du SNJ du 16 décembre 2009

La nécessité de la protection des sources des journalistes vient encore d’être réaffirmée à Strasbourg.
Les confrères britanniques (Financial Times, Independent News et Media, Guardian, Times Newspapers et agence Reuters) étaient sommés par un tribunal de donner leurs sources à la suite d’une plainte d’une firme à propos de la divulgation d’une OPA.

A l’unanimité, les juges de la Cour européenne des Droits de l’Homme de Strasbourg viennent de condamner le Royaume Uni pour atteinte à la liberté d’expression.

Le Syndicat National des Journalistes (SNJ) salue cette décision et rappelle aux responsables français que toute la profession réclame à ses côtés que la législation française se mette enfin en harmonie avec la loi et la jurisprudence européennes.

Avec le SNJ, tous les journalistes dénoncent les perquisitions abusives, les intimidations et autres atteintes à la liberté de l’information qui se multiplient dans notre pays.

Le SNJ vient d’ailleurs de saisir la Commission nationale de déontologie de la sécurité du cas d’un jeune journaliste du Monde mis abusivement en garde-à-vue le 13 juillet dernier, dans le cadre d’une manifestation contre les violences policières qu’il couvrait pour son journal.

Une loi est plus que jamais nécessaire. Un projet a été présenté une première fois et voté à l’Assemblée nationale après un très gros travail des députés. Il allait dans le bon sens. A leur tour, les sénateurs se sont montrés vivement concernés.

Tout allait bien jusqu’à ce qu’un amendement liberticide, présenté à la dernière minute par le rapporteur même du texte, vienne ruiner le principe supérieur de cette protection des sources !

Depuis le 5 novembre 2008, sans aucune explication, ce texte était bloqué. Enfin, une date vient d’être donnée pour sa deuxième lecture à l’Assemblée : le 21 décembre à 21h30 !

Le SNJ, première organisation de la profession, attend des députés qu’ils reviennent au moins à la pertinence du premier texte qu’ils avaient voté.

Les parlementaires ont rendez-vous avec l’histoire puisqu’ils décideront alors si la France continue d’être régulièrement condamnée à Strasbourg pour ses nombreuses atteintes à la liberté d’expression ou si, comme la Belgique l’a fait il y a quatre ans déjà, elle conserve son rang dans la communauté des pays démocratiques.