Entre augmentation de la précarité et dégradation des conditions de travail des enseignant.es…

dimanche 26 janvier 2025


L’Éducation nationale a été marquée par plusieurs annonces positives mais pas forcément sécurisantes pour notre métier de la part du gouvernement Bayrou lors du CSAMEN (Comité social d’administration ministériel) enterrant deux mesures phares du « choc des savoirs » de Gabriel Attal : les groupes de besoins 4°/3° et l’obtention du DNB pour entrer en 2nde.

Les groupes de besoin en 6e et 5e sont maintenus. On rappelle que le dispositif devra être évalué prochainement. En revanche, l’extension aux élèves de 4e et de 3e est abandonnée. Avant cela, le ministère doit tout de même régler la légalité de cette mesure, le Conseil d’État ayant estimé en novembre qu’un simple arrêté ne suffisait pas. Une proposition de décret sera donc présentée aux syndicats enseignants fin janvier. L’efficacité de cette réforme, contestée par toute la communauté éducative, sera évaluée en mars et en juin. Et le ministère pourrait supprimer cette mesure sans résultats probants en 2026.

Le diplôme National du Brevet qui conditionnait le passage en Seconde à son obtention est abandonné. Mais les classes préparatoires en seconde existantes sont maintenues, là aussi, le temps d’en évaluer ses effets.

Les sénateurs ont supprimé le SNU et transféré les crédits qui étaient prévus au ministère des Sports. Il faudra attendre la commission mixte paritaire (CMP) avec des députés et des sénateurs pour savoir si le SNU est définitivement arrêté. Le SUNDEP Solidaires espère que le port de l’uniforme (projet très coûteux également) sera abrogé.
L’extension des groupes de niveau/besoin/soutien aurait coûté beaucoup en termes de postes, en plus d’être un cauchemar organisationnel. De même pour la réforme du brevet qui aurait engendré un nombre important de redoublants qu’il aurait fallu maintenir au collège.

L’annulation des 4000 suppressions de postes qui s’appuie sur l’argument de la baisse démographique, alors que le taux d’encadrement (selon OCDE) est le plus élevé d’Europe n’est pas acceptable.
En moyenne, nous avons presque 26 élèves par classe au collège contre 21 élèves en moyenne dans les 22 pays de l’UE membres de l’OCDE. Cette baisse démographique bien réelle pourrait être l’occasion d’améliorer le « taux d’encadrement » c’est-à-dire les conditions d’apprentissage des élèves et de travail des enseignants. Être une école inclusive n’est pas juste un slogan. Dans les écoles, cela se vit en souffrance par les enseignant.es dans les classes faute de moyens humains (AESH) outils et temps nécessaires pour accueillir les élèves différents.
Les 4000 postes seront répartis à la fois entre le premier degré (qui était le plus touché par ces suppressions) et le second degré et entre les académies.

La ministre a annoncé la création de 2000 postes d’AESH.

Mais il ne faut pas s’illusionner le nombre de postes offerts aux concours diminue et donc nous pensons que les emplois seront occupés par des contractuels, plus flexibles et pouvant être supprimés au fur et à mesure de la poursuite du reflux démographique. Mais encore faut-il trouver des personnes motivées pour combler les postes vacants !
Cette annonce de l’annulation des 4000 postes est une « victoire » en demi- teinte puisqu’elle ne résout en rien la question du recrutement et nous constatons toujours plus de collègues « maitres délégués » et donc une augmentation de la précarité...

Le 25 janvier 2025