La continuité pédagogique, pose la question du matériel informatique

lundi 12 avril 2021


Enseigner à distance montre depuis le début du premier confinement que les professeur.es doivent avoir accès à un équipement informatique de qualité.

Or, rappelons que malgré les injonctions ministérielles au télétravail, les enseignants doivent utiliser leur propre matériel... quand ils en ont !

De même, apprendre à distance implique pour les élèves équipement informatique et connexion internet que toutes les familles ne possèdent pas, ou pas suffisamment !

Depuis le 6 avril, le gouvernement a pris la décision de fermer à nouveau les écoles face à la vague d’épidémie de covid-19.

Alors est-ce que les enseignant.es sont-ils-elles mieux outillé.es qu’au mois de mars 2020 ?
Cela ne vous aura pas échappé, le ministre Blanquer a promis une prime d’équipement informatique de 150 euros dès le mois de janvier 2021.
Evidement le ministère était hors la loi : imposer aux enseignant.es de faire cours à distance avec ses propres outils, en dépensant ses propres deniers pour l’achat d’imprimante, de clés USB, de casques, de micros et/ou de disques durs externes.
Finalement la prime a été versée en février. Elle a été publiée au Journal officiel 6 décembre 2020.

Le compte n’y ait pas !
Quand l’enseignant du public perçoit 176 euros brut, il lui reste 150 euros après avoir enlevé les cotisations sociales. Alors que pour l’enseignant de l’enseignement privé, s’il perçoit 176 euros brut, il lui restera 140 euros.
Le montant est insuffisant.

Pendant le confinement, le ministère n’a fourni aucun matériel informatique, à la différence de ce qui se pratique dans l’entreprise privée en matière de télétravail. Avec ces 150 euros, il faudra donc plusieurs années aux enseignant.es, pour s’équiper. 896 000 enseignant.es ont été concernées par la prime. Mais les professeurs documentalistes en ont été exclu.es.

Le Sundep Solidaires dénonce ces primes données au compte goutte au lieu de revaloriser véritablement les salaires des enseignant.es.
« A priori il peut paraitre étonnant que les enseignants aient accepté des baisses de salaires d’une telle ampleur et ceci pendant une période aussi longue ». Dans un petit livre (Salaires des enseignants. La chute, L’Harmattan), Bernard Schwengler, professeur de SES, reprend de façon très précise la question des salaires enseignants. Des années 1980, il montre comment les politiques de revalorisation n’ont en rien empêché la baisse des salaires des professeurs qui s’est accélérée ces dernières années. Il montre aussi les mécanismes du décrochage par rapport aux autres fonctionnaires. Et il pose une bonne question : mais comment tout cela est-il possible ? Pourquoi les enseignants acceptent-ils ce déclassement à la fois réel et relatif ?
cf. Café Pédagogique du 3 février 2021

Pour le Sundep Solidaires, c’est un vrai mystère pourquoi les enseignant.es ne se rebellent pas davantage...
Nous militant.es et syndiqué.es informons régulièrement mais la culture syndicale est peu présente dans les écoles, un peu plus dans le second degré. Nous déplorons que les collègues ne connaissent pas leur droit...Nous développons la formation syndicale mais les enseignant.es ne viennent pas essentiellement pour éviter que les collègues aient des classes surchargées.
Ce métier est certes une vocation mais quand même, se faire exploiter à ce point, c’est révoltant et ce constat est vrai jusqu’au moment du départ à la retraite : les femmes sont les premières victimes de ce système....