La Brève de Décembre 2017

samedi 9 décembre 2017


Décembre est là…mais peut-on parler pour autant de trève hivernale ? Difficile, en effet, de les envisager, en ce début de mois, particulièrement dans l’Education Nationale où il devient de plus en plus anxiogène de suivre toutes les annonces en provenance de notre hyperactif ministre !
Une réforme du BAC en guise de calendrier de l’avent ? Avec au fil des jours, des annonces qui laissent présager l’obsolescence programmée de la consultation à venir : les grandes lignes sont déjà écrites. Pour preuve, la mise en place, dans l’urgence du 2nd professeur-e principal-e, pour mieux accompagner la sélection à l’Université.
Alors que trouver dans la hotte du père Noël, en ce mois de décembre ? Peut-être l’annonce de la reconduction de la GIPA ?

Et maintenant un 2nd PP en terminale….
J.M Blanquer a annoncé sa décision de doubler le nombre de professeur-es principaux et principales en terminale pour améliorer l’orientation des élèves.
Qu’est-ce qui occasionne une telle précipitation du Ministère de l’Éducation Nationale à sortir un décret aussi rapidement avec une mise en application dès le 1er décembre ?
Le remplacement de la plate-forme APB, par « ParcourSup » qui induit une demande d’orientation accrue accompagnant la réforme de l’entrée à l’Université. Le décret prévoit dans les divisions de terminale des lycées d’enseignement général, technologique ainsi que des lycées professionnels, deux professeurs par division. Chacun-e d’entre eux/elles percevra une part modulable.
Il ne reste plus qu’à trouver ces nouveaux professeur-es principaux et principales...prêt-es à s’investir dans la mise en place de ce qui semble ressembler à une « usine à gaz » complexe nécessitant des compétences autrefois dispensées par des conseillers d’orientation. Un métier en soi, le tout pour quelques ISOE !
Le SUNDEP-Solidaires dénonce l’élaboration d’une telle mesure, dans la précipitation, sans concertation avec le monde enseignant auquel on demande, in fine, de se substituer à une fonction déjà répertoriée dans l’EN, celle de de conseiller-es d’orientation, avec des rémunérations, à la marge !

Le BAC horizon 2020…
Jean-Michel se l’est promis, il veut réussir là où ses prédécesseur-es ont échoué : une réforme en profondeur du BAC doit avoir lieu. Le ton est donné.

Quatre épreuves terminales et le reste en contrôle continu ?
En accord avec ce qui était annoncé dans le programme d’Emmanuel Macron, la réforme voulue, applicable en 2021, a pour but d’aboutir à « quatre épreuves finales ».
Le reste des notes serait obtenu en cours de scolarité. Les modalités de mise en place de ces contrôles continus ne sont pas encore tout à fait circonscrites.
On peut ainsi redouter la mise en place de « diplômes maison » qui n’auraient pas la même valeur selon l’établissement que l’élève fréquente ! On s’éloigne toujours un peu plus de l’équité souhaitée par le gouvernement ?!

Une réforme « en profondeur » à tout prix ?
Jean-Michel Blanquer souhaite en finir avec le bachotage et redonner du sens à cet examen de fin de lycée qui donne accès aux études supérieures dont il souhaite changer les modalités d’accès. Il veut une « vraie réforme »….

« Il n’est pas question que cette réforme prévue se traduise par une baisse de horaires de chaque discipline ».

Un chiffre est cependant dans le viseur du gouvernement : 56. C’est, en millions d’euros, l’estimation du coût annuel de l’organisation de l’examen du BAC. Certain-es avancent même le chiffre de 1,5 milliards s’agissant d’un coût global.

Des économies qui pourraient aussi venir à point nommé si on les ajoute à celles concernant les réductions du nombre d’enseignant-es !

GIPA : sa reconduction confirmée pour 2018.
Un agent de droit public peut bénéficier d’une indemnité de Garantie Individuelle du Pouvoir d’Achat (GIPA), si l’évolution de son traitement brut est inférieure, sur 4 ans, à celle de l’indice des prix à la consommation.
La GIPA a pour but de compenser la perte de pouvoir d’achat de certains agents dont la rémunération a peu augmenté au cours des 4 dernières années.
Le Décret n° 2017-1582 du 17 novembre 2017 et l’arrêté du 17 novembre 2017 fixant au titre de l’année 2017 les éléments à prendre en compte pour le calcul de l’indemnité dite « de garantie individuelle du pouvoir d’achat » sont parus au JORF du 18 novembre 2017.
Un simulateur utilisé dans la Fonction Publique (www.sundep.org) vous permet de déterminer si vous avez droit à la GIPA et le montant que vous percevrez.

L’accès à la classe exceptionnelle restera…exceptionnel !

Le décret vient de paraitre au Bulletin Officiel du 30 novembre.
Des notes sont publiées sur l’accès à la classe exceptionnelle des professeurs des écoles, des certifié-es et PLP, des agrégé-es et des psychologues de l’éducation nationale.
Les demandes doivent être faites entre le 8 et le 22 décembre. Ceux qui veulent demander à entrer dans cette nouvelle échelle des professeurs au moins au 3eéchelon de la hors classe. Des promotions qui se compteront au compte-goutte !

Le chiffre du mois : - 20%
Comme le nombre de postes en moins ouverts aux concours de professeur-e en collège et en lycée alors qu’au moment de la présentation du projet de budget 2018, le ministère avait annoncé la suppression de 2600 postes de stagiaires (à mi-temps), en assurant qu’il s’agissait de postes non pourvus aux concours 2017 et que leur suppression n’aurait pas d’impact réel...vraiment ?

La première session du quinquennat Macron rompt avec la politique volontariste de recrutement des dernières années.

Interrogé, le ministère précise : « la baisse correspond aux postes non pourvus. L’an dernier un effort particulier a été porté sur des matières en tension telles que les maths, les lettres, l’anglais et l’allemand ».

Le SUNDEP-Solidaires dénonce la détérioration des conditions de travail des enseignant-es qui doivent assurer de plus en plus d’heures (HSA/HSE). Cette politique induit nécessairement une augmentation de la précarité. Des professeur-es peu voire pas formé-es sont même embauché-es via pôle-emploi !